Le MARTELAGE : une activité d’été
Tête en l’air, mais très concentrés
L’un tient en main un carnet de martelage, l’autre un compas forestier. Tous deux sont équipés d’une bonbonne de spray, bleu pour le garde-forestier, rose pour le contremaître. Le martelage peut commencer. Dorénavant, c’est le nez levé que ces 2 professionnels de la forêt vont évoluer au travers du massif. Car il faut scruter, du pied à la couronne, chaque arbre, et la dynamique entre tous. Ceci afin de déterminer lequel partira ou restera. Bien sûr, le forestier veut prélever des arbres à valeur économique, mais il veut surtout dessiner la forêt du futur. Ainsi, il éclaircit, fait entrer de la lumière : le vide laissé par les arbres récoltés sera rapidement compensé par leurs successeurs, qui ont maintenant de bonnes conditions pour s’épanouir.
Bleu et rose à petits pois
Les layons de débardage sont réutilisés lors de chaque intervention : la dernière datant de 2010, le layon est aujourd’hui envahi de ronces, fougères et de rajeunissement naturel (à savoir de petits arbres qui se sont développés sans intervention humaine). De deux traits bleus sprayés sur les troncs, le garde-forestier marque les limites de la piste: c’est sur ce secteur uniquement que les engins forestiers circuleront et permettront de sortir les bois de la forêt.
Puis, les yeux rivés vers les cimes, commence le travail de sélection. Le garde et son contremaître observent, commentent, échangent, puis se décident: ce sera celui-là, cet autre là, et encore celui-là. Les condamnés sont mesurés à hauteur de poitrine au moyen du compas et décorés de points roses. Le contremaître « crie » le diamètre et l’essence que le garde reporte dans son carnet (ou application Smartphone). Il en va ainsi pour quelques heures, à quadriller le périmètre désigné.
Au final, on obtient un rapport de martelage qui servira de base pour la planification des coupes de la saison à venir. Le martelage est réalisé en période de végétation alors que les coupes le seront à l’automne et en hiver, lorsque les arbres sont hors sève.
Camaïeu de verts dans Prés blancs
Le martelage a eu lieu sur le lieu-dit « Prés Blancs » sur le territoire de Lentigny dans la commune de La Brillaz. Déterminé par des critères comme la nature du sol – acidité et humidité, l’exposition au soleil et aux vents, l’altitude, la quantité de précipitations, etc., le massif est défini comme une « hêtraie à Aspérules avec Pulmonaires ». Il est ainsi composé de hêtres naturellement présents mais également d’épicéas plantés par l’homme il y a une quarantaine d’années. Le volume à prélever est donné par le Plan de gestion de Forêts-Sarine en fonction de nombreuses observations. D’une manière générale, le garde-forestier ne prélève pas plus du 25% des arbres sur pied afin de garantir la stabilité du peuplement.
