JUIL 2022 – Lignes de câble, 10 ans après

Le câblage, qu’est-ce donc?

Et que devient une surface traitée par câblage 5 ans, 10 ans et 15 ans après ?

Ces secrets nous ont été révélés par Cédric Horner, forestier de la région 3, lors de la sortie d’entreprise du 1er juillet 2022.

Sur les flancs du Cousimbert, l’équipe forestière récolte les bois à l’aide d’une ligne de câble (cette prestation est sous-traitée à une entreprise spécialisée de la région). Cela consiste en l’installation temporaire d’un « téléphérique » pouvant acheminer les grumes vers un chemin de desserte. En effet, sur les sols peu porteurs et dans les pentes escarpées, il n’est pas possible de faire circuler un tracteur forestier. Un chariot monté sur un câble fait ainsi des allers-retours et permet de tracter le bois abattu « à port de camion » (c.-à-d. au point de stockage ou de livraison).

Le principe des exploitations au câble-grue revient à prélever, de part et d’autre de la ligne, des arbres sous forme de trouées ou d’arêtes de poisson. Des trouées allant jusqu’à 30 mètres de profondeur sont effectuées perpendiculairement au câble porteur. Pour couvrir l’entier d’un massif forestier, on prévoit ainsi des lignes à intervalle de 60 mètres environ, lesquelles peuvent mesurer jusqu’à 2 km de longueur.

Une fois les bois exploités, on laisse agir la nature :

  • après 5 ans, la germination a eu lieu et les premières pousses mesurent une vingtaine de centimètre
  • après 10 ans, en cas de conditions favorables (liées à l’altitude, la nature du terrain, l’absence de broutage par les animaux sauvages, etc.), le rajeunissement s’est bien établi
  • après 15 ans, les arbres peuvent atteindre la hauteur d’un homme

De manière générale, il est préférable de créer des trouées où le rajeunissement naturel est déjà présent. L’apport de lumière créé par la coupe permettra un essor des plants déjà existants. Ceci évite de passer par la phase de germination qui n’est pas toujours garantie.

Les forêts des flancs du Cousimbert sont catégorisées en « forêts protectrices » contre les dangers naturels : elles stabilisent le terrain et captent les pluies torrentielles. Il y est pratiqué un mode de sylviculture pérenne : l’objectif est de façonner la forêt en structure irrégulière où des groupes d’arbres d’âge différents se côtoient ; le futur de la forêt et sa fonction de protection sont ainsi assurés. L’exploitation par ligne de câble s’avère particulièrement adapté pour ce genre de terrain et de massifs.